
Fascinant. Je savais pour l’avoir lu maintes fois sur les réseaux qu’il s’agissait d’un roman sombre très différent des codes habituels de Melissa Da Costa, dont j’ai par ailleurs aimé tous les livres, mais je ne m’attendais malgré tout pas à ça ! Cette noirceur, cette perversité croisée avec une certaine naïveté, l’univers des paradis artificiels et des relations toxiques… bref, j’ai été tenue en haleine d’un bout à l’autre du livre, peut-être justement parce que j’ai été réellement surprise par cette volte-face inattendue et talentueuse de la part d’une auteure décidément surprenante.
Evie est une jeune femme simple, elle vient de se séparer de son petit ami et cherche un boulot sur les quais à Marseille lorsqu’elle est abordée par Pierre Manant, un homme charmant qui l’invite à monter sur son yacht et lui propose de devenir l’assistante de sa femme Clara, alias Calypso Montant, une artiste peintre obsédée par la noirceur.
Evie accepte et entre alors dans la vie de ce couple richissime et glamour sans percevoir l’engrenage dans lequel elle met le doigt. Après lui avoir demandé de la remplacer lors de ses représentations publiques, Clara fait en sorte qu’Evie devienne aussi son double dans la vie privée, sa part lumineuse, y compris dans ses relations avec son mari. Le climat toxique s’accentue de jour en jour, entretenu par les soirées festives au cours desquelles Pierre initie Evie à la cocaïne. Rapidement accro, celle-ci ne sait plus démêler pour qui ni pour quoi elle accepte de faire tout ce que Clara lui demande. Elle tente de se rebeller pour échapper à la toile dans laquelle elle est empêtrée mais l’artiste torturée ne l’entend pas de cette oreille.
La tension monte alors jusqu’à en devenir insoutenable, et… je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler, mais sachez que ce livre s’adresse quand même à un public averti ! Pour le coup, amateurs de feelgood passez votre chemin, celui-là n’est pas pour vous 😉