Auteur : victoiresentenac

Loin de mes lectures habituelles, ce polar intense et hors normes m’a saisie par son réalisme.

Les heures d’Adam Sarkis en tant qu’agent de la police militaire sous les ordres de Bachar al-Assad en Syrie sont comptées. Il sait de source sûre que son allégeance à une cellule rebelle de l’Armée syrienne libre va être révélée sous peu aux tortionnaires pour qui il travaille officiellement, aussi sa fuite en Occident et la mise à l’abri de sa femme et sa fille deviennent-elles impératives. Il les fait partir en premier, promettant de les rejoindre sous peu dans la Jungle, ce nom donné au plus grand camp de migrants d’Europe qui divise les Calaisiens.

Un livre phénomène singulier dont je ne saurais dire s’il m’a plu ou non…

Ce qui est certain, c’est que j’ai beaucoup plus apprécié le personnage de Connell que celui de Marianne, plus difficile à cerner en ce qui me concerne. Ces deux jeunes gens intelligents apprennent à se connaître en dernière année de lycée, alors que lui est un garçon apprécié sans être populaire, et elle une fille bizarre et solitaire dont tout le monde se moque. Cela ne les empêchera pas de vivre une liaison amoureuse mais elle restera cachée de tous, même si Lorraine, la mère de Connell, s’en doutera rapidement.

Quelle fresque flamboyante et quel voyage à travers le temps, les lieux, les évènements tragiques de l’Histoire…

Le récit débute en 1915 en Arménie, lorsque deux petites sœurs réchappent au massacre de leur famille par les kurdes et les turcs et que démarre pour elles un long exode qui les plongera au cœur de la tragédie épouvantable que fût le génocide arménien.

Un livre dur qui explore avec brio la thématique de la ségrégation raciale aux États-Unis dans les années soixante.

Elwood Curtis est un jeune garçon noir fasciné par les discours de Martin Luther King, auxquels il croit avec ferveur. Intelligent, sensible et déterminé, il pense aussi que son sens du devoir et son intérêt pour la littérature lui ouvriront les portes de l’université, malgré une enfance modeste passée dans le foyer d’Harriet, sa grand-mère dévouée, ses parents l’ayant proprement et simplement abandonné.

Étrange petit livre, qu’il faut lire comme un conte, une curiosité littéraire aux accents poétiques et tragiques, une immersion au sein d’une nature envahissante et dominante, une ode à la vie, la mort, et un questionnement profus sur la place de l’homme dans l’univers. Oui, tout ça !

L’auteur décrit sa retraite volontaire au creux d’un petit hameau déserté par les humains, symbole d’une catastrophe naturelle à venir à grande échelle, et il parvient à s’émerveiller chaque jour des petits miracles produits par toutes les manifestations de vie qui surgissent sans cesse autour de lui. Certains phénomènes sont inquiétants, comme les lumignons allumés dans le cimetière abandonné, les hirondelles affolées qui frôlent son visage en trissant, ou encore les secousses sismiques qui font trembler son lit la nuit ; d’autres figurent la beauté d’un monde qui s’achève, telles les lucioles éphémères qui scintillent dans la nuit.

Tous les soirs à la même heure, il aperçoit une petite lumière qui brille au loin, en plein cœur de la forêt. Intrigué, il décide d’aller voir ce qu’elle révèle, et découvre la présence mystérieuse d’un enfant solitaire, qui semble vivre en parfaite autonomie dans sa petite maison isolée du reste du monde.

C’est ici que la fable commence…

Décidément, j’enchaîne les livres sur les histoires d’amour impossibles…

Celui-ci raconte très bien les affres d’une passion incandescente et interdite, l’émoi, la tension inhérente à une situation éphémère, forcément éphémère, et c’est ce qui lui donne la grâce d’instants sacrés malgré le sordide, la tromperie, l’oubli des codes et des valeurs morales…

Ils sont voisins, trentenaires, engagés chacun de leur côté ; elle avec un homme qui voyage beaucoup et l’a demandée en mariage de la façon la plus romantique qui soit, lui avec une américaine avec qui il a une petite fille de dix-huit mois.

L’attraction qu’ils éprouvent l’un pour l’autre est incontrôlable, dès le début. Il aime sa gaieté, sa joie de vivre, sa sensualité ; elle aime tout. Fous l’un de l’autre, ils se cachent, s’épient, guettent le moment où ils vont pouvoir se retrouver, leurs corps s’emboîter, leurs désirs communier. Une entente physique hors-normes les propulse dans une fuite en avant où aucun des deux ne veut anticiper l’avenir. Ils sont coincés. S’il quitte sa femme, elle partira aux États-Unis avec sa fille, dilemme insoluble.

Ils tentent plusieurs fois de se libérer l’un de l’autre, chacun leur tour, jusqu’à l’acmé de leur histoire, ce moment terrible où il faut redescendre. Parce que toutes les passions sont douloureuses, et que les histoires d’amour finissent mal, en général…

Inutile de vous dire que je l’ai lu d’une traite ou presque 😉

C’est un livre sur la passion, aussi destructrice et flamboyante que tragique, comme un basculement irrésistible vers des forces obscures…

Une jeune professeure de français mène une vie sage et tranquille avec sa petite fille de quatre ans. En apparence, tout est parfait sous les eaux calmes. Mais la rencontre avec une autre femme, une femme vivante et libre, une femme volcanique aux yeux de serpent, va bousculer tous ses codes et la plonger dans une tourmente amoureuse aussi incontrôlable que dévastatrice.

Ce roman m’a fait l’effet d’une fuite en avant, une longue apnée, un trou noir dans lequel l’auteure essaie de nous emmener avec son héroïne. L’écriture est rapide et serrée, haletante, obsessionnelle, saccadée. Après quelques chapitres j’avais l’impression de lire du Marguerite Duras… et malheureusement c’est une grande auteure dont l’écriture me dérange, je ne suis jamais parvenue à m’y faire. C’est donc en reconnaissant tout le talent de Pauline Delabroy-Allard que je persiste dans mes affinités littéraires, et même si j’ai lu cet opus très rapidement (y avait-il moyen de faire autrement ?), je dois avouer que je ne l’ai pas « aimé ».

Mais ce n’est que mon avis 😉

Une histoire belle et triste à la fois, ce livre est un hymne à l’amour véritable.

Lorsque Dalton rencontre Maddy entre deux rapides dans le Wyoming, il sait qu’elle est la femme de sa vie. Tous deux passionnés de rafting, ils ne songent qu’à développer leur propre affaire et profiter de tous les moments forcément inoubliables qu’ils vont vivre, eux les Veinards, comme ils se surnomment.

La nature est omniprésente dans ce livre, tout comme une certaine rudesse inhérente à cette vie un peu sauvage qu’ils auraient tant aimé poursuivre sur les berges de la Buffalo Fork ; mais c’était sans compter l’épreuve qui viendra bouleverser leurs projets, insidieusement d’abord, puis qui peu à peu prendra toute la place entre eux et devant eux, l’avenir se réduisant plus ou moins au jour présent.

Fonder une famille étant le premier de leurs rêves, ils vont s’y accrocher malgré les difficultés, et grâce à leur volonté hors-normes d’avancer quoi qu’il arrive, grâce aussi à leur sens de l’autodérision et surtout à cet amour si grand, leur vie qui a pourtant basculé dans le cauchemar sans fin de la maladie dégénérative trouvera un sens et une finalité.

Ensemble, on peut – presque – tout surmonter.

L’histoire d’une passion amoureuse dévastatrice qui renverse les codes…

D’abord, c’est une femme qui tombe amoureuse au premier regard d’un homme de dix ans plus jeune qu’elle, barman et mauvais garçon alors qu’elle-même est mère de famille nombreuse et ancrée dans une vie a priori stable et confortable auprès d’un mari aimant. Elle a déjà une passion, la littérature, qui lui renvoie une belle reconnaissance auprès des auteurs et éditeurs qu’elle a la chance de côtoyer au quotidien, bref tout lui sourit. Amour, enfants, succès…

Éblouissant. Cette fresque américaine sur l’histoire du Texas, depuis les affrontements sanglants avec les Indiens jusqu’aux premiers puits de pétrole en passant par la guerre de Sécession, qui s’étend sur trois générations et plus d’un siècle, m’a tenue en haleine d’un bout à l’autre malgré ses 800 pages…

Eli McCullough, surnommé « Le Colonel » est le patriarche de la famille. Profondément marqué par trois années de séquestration parmi les Comanches durant son adolescence, le jeune homme cherchera toute sa vie à retrouver ses marques parmi les siens et ne craindra pas de bâtir son empire sur les cendres de ceux qu’il écrase. Sa tyrannie révolte son fils Peter, dont les valeurs à l’opposé de celles de son père lui feront faire des choix définitifs.