Les petits cailloux

 

 


Extrait (2 chapitres)

Chapitre 1

Madeleine ralentit devant l’Esplanade Charles de Gaulle et plisse les yeux, mécontente. Son banc favori est occupé par deux jeunes femmes en pleine conversation. Elle passe devant elles, l’oreille discrètement tendue, et se concentre pour capter quelques mots.

Le vent léger emporte avec lui des bribes de phrases, petites fumées éphémères sans queue ni tête. Elle est du côté de sa mauvaise oreille, celle qui n’entend plus, ou presque. Déjà qu’elle n’y voit pas grand-chose, si en plus elle devient sourde, c’est le pompon. Elle passe et repasse devant le petit banc, puis finit par s’assoir sur celui d’à côté, à contre-cœur.

– Je l’avais prévenu pourtant. Mais il n’en fait qu’à sa tête, il ne respecte rien, ni moi ni personne.

Madeleine tend le cou. Elle aimerait bien connaître la suite, savoir à quel malotru cette fille semble avoir affaire. De loin, elle lui fait penser à sa petite-fille, Léonie. C’est important pour elle de se tenir au courant des préoccupations de la jeune génération. Elle s’est toujours sentie très proche de Léonie, surtout au temps des années tendres. Il faut bien reconnaître que depuis, leurs liens se sont un peu distendus. Mais peu importe, quand elles se retrouvent, elles n’ont pas d’âge, et Léonie continue d’enfouir son visage dans le cou de sa Madilou en y cherchant une odeur de lavande. Elles ont toujours beaucoup ri toutes les deux, à propos de tout et de rien. C’est cette légèreté-là qui manque à Madeleine, et lui fait ressentir à quel point sa carcasse se traîne.

Elle s’ennuie aujourd’hui, le temps s’étire à l’infini, les minutes la narguent comme autant de petites bulles agaçantes qui éclatent et s’égrènent sans fin le long d’un sablier interminable. Les grains sont amers, et ses fantômes la visitent, un à un. Son mari en premier, puis son fils aîné. Le manque pèse sur son cœur et courbe ses épaules. Elle se redresse, ne serait-ce que pour ressentir moins fort la morsure du bois glacé dans son dos. Une petite pluie fine vient accentuer la solitude grise vers laquelle elle se sent glisser sur ce vieux banc mouillé.

Les deux jeunes femmes se lèvent rapidement et s’en vont d’un pas alerte, sans un regard pour la vieille dame devant laquelle elles passent, indifférentes, préoccupées. Leur espace-temps n’est plus le même que le sien, les ponts sont coupés, déformés, inexistants. Heureusement qu’un îlot de filiation vient remettre du lien, parfois, entre des générations d’êtres humains qui s’ignorent soigneusement.

Madeleine s’amuse alors. Farceuse, elle se dit que si elle simulait une crise cardiaque, ces deux jeunes femmes oublieraient instantanément leurs problèmes, et s’intéresseraient sûrement beaucoup à elle. Dans l’instant qui suivrait sa chute, rien ne serait plus important que cette vieille dame au manteau gris, avec son doux visage et sa mise en plis soignée.

Elle n’est pas du genre à se laisser aller Madeleine, ça non. Mais certaines heures la font sombrer dans une mer plate d’indifférence morne. Au-delà de la tristesse, c’est le renoncement qui lui donne envie de mourir, parfois.

Dans ces moments-là, tous les petits plaisirs qu’elle aime tant, les cailloux blancs de ses longues journées, même eux ne lui suffisent plus. Revêtir sa douce et chaude robe de chambre bleue, enfiler ses pantoufles, et descendre le petit escalier de bois d’un pas mal assuré jusqu’à sa cuisine pour y savourer un café à l’ancienne et les tartines du matin, c’est le premier repère. Ensuite, les autres s’alignent, petit à petit, dans un ordonnancement stable et rassurant, tout au long de la journée.

Elle n’y voit pas bien clair, mais chez elle peu importe, elle connaît tout par cœur, les moindres recoins de sa grande maison, les odeurs, les aspérités, les usures du temps, les failles, les pièges, les refuges. Madeleine vit au même endroit depuis si longtemps. Depuis toujours, lui semble-t-il, à tel point que sa maison est devenue comme un prolongement d’elle-même. Pour rien au monde elle ne la quitterait.

Madeleine prend un peu d’élan pour s’extraire du vieux banc de bois. La nuit tombe déjà, et la pluie s’intensifie, insinuant un froid sournois jusque dans ses veines. Quand elle commence à ressentir des frissons le long de ses côtes, elle sait que la chaleur sera longue à revenir, alors elle décide de ne pas s’éterniser. Tant pis pour les canards de l’étang, ils auront leur pain sec demain. Madeleine regagne à petits pas prudents l’arrêt de bus du Corum, le seul dont elle connaisse la ligne par cœur, celui qui la ramène juste à côté de chez elle, rue des Étuves.

– Je ne vais pas me laisser faire, en plus je gagne plus que lui, c’est moi qui garde l’appart.

Madeleine reconnaît la voix de la jeune femme qui lui a volé son banc. Intriguée, elle tourne la tête vers le sosie de Léonie, en moins jolie tout de même, sa petite-fille à elle est bien plus classe que cette brune mal fagotée. C’est plutôt l’intonation de sa voix, son assurance et son maintien qui lui évoquent Léonie. Cette fois-ci, elles sont toutes les trois assises confortablement les unes à côté des autres, à l’abri de la pluie. Et par chance, Madeleine est du côté de sa bonne oreille, elle n’a pas besoin de trop se concentrer pour comprendre leur conversation. Ça lui fera passer le temps. La deuxième jeune femme prend la parole.

– Tu ne veux pas lui laisser une dernière chance, après tout ce que vous avez traversé ?

– Justement, je n’en peux plus. J’ai été trop patiente.

– Tu vas vraiment le mettre à la porte, alors.

La jeune brune soupire en réponse, les yeux perdus au loin sur l’asphalte mouillé. Madeleine aimerait se pencher vers elle, lui sourire, lui promettre que tout s’arrangera bientôt, que dans quelques années elle aura oublié ces heures froides. Tout passe, inévitablement. Le temps est un voleur d’émotions, qui lisse avec soin les accrocs de la vie.

Depuis bien longtemps maintenant, Madeleine a la sensation de vivre de renoncement en renoncement. Physiquement d’abord. Elle a perdu en premier une certaine forme de souplesse ; des articulations, de la peau, des cheveux même, qui avec l’âge deviennent de plus en plus rêches et cassants, même si elle en prend grand soin. Ses mouvements sont raides, sa démarche moins fluide. En revanche elle prend bien garde à ne pas perdre la souplesse de l’âme, et se moque intérieurement de ses réflexes de vieille, comme elle dit, lorsqu’elle constate avec un poil d’amertume que le monde actuel lui échappe. Il y a dix ans déjà, pour ne pas perdre le contact avec sa petite-fille, elle a pris des cours d’informatique et s’est fait offrir un téléphone portable, le premier de toute sa vie. Elle se souvient encore du jour où elle l’a reçu, flambant neuf dans sa boîte. Elle osait à peine le toucher, Léonie riait et la comparait à une poule qui aurait couvé un canard. C’est elle qui a paramétré tous les réglages, et expliqué à sa Madilou les principales fonctions de cet étrange appareil. Aujourd’hui, à quatre-vingt-cinq ans passés, malgré la baisse de son acuité visuelle, Madeleine maîtrise à merveille ce petit bijou de technologie, et s’amuse du regard intrigué des inconnus qui la voient dégainer son portable comme si elle avait fait ça toute sa vie.

Lorsque le bus de la ligne 4 arrive, les jeunes femmes poursuivent leur conversation en se levant prestement, et passent devant Madeleine sans la voir, ni lui proposer leur aide pour gravir les hautes marches du véhicule. Transparente, inutile, voilà comment elle se sent en ce début de soirée morose, surtout lorsque ses mains engourdies peinent à la hisser jusqu’à la plate-forme du bus.

– Attendez, je vais vous aider Madame.

Surgi de nulle part, un grand gaillard la soulève presque en l’aidant à franchir ce maudit marchepied. Elle se tourne vers lui, reconnaissante, mais il a déjà filé, ses écouteurs vissés au fond des oreilles. Elle cherche une place du regard, le bus redémarre, la fait légèrement vaciller, le monde est flou, les têtes uniformément baissées sur une multitude de petits écrans allumés.

La voix claire des deux jeunes femmes s’élève juste derrière Madeleine. Une place se libère à côté d’elles. La vieille dame s’y installe lourdement et se laisser bercer par le ronronnement du moteur.

– Je crois que je vais balancer ses affaires par la fenêtre. Il pleut, c’est parfait, lui qui est maniaque, ça va le rendre fou.

– Réfléchis encore un peu, tu es trop énervée ce soir. Viens dormir à la maison si tu veux ?

– Et le laisser tranquille, une fois de plus ? Non, tant pis pour lui, cette fois-ci c’est décidé, je le quitte.

Madeleine en a assez entendu. Ses pensées s’envolent vers Léonie, qui se débat dans sa vie de jeune mère désenchantée. Elle aussi vient de quitter son compagnon. Quelle est donc cette époque où le couple n’a pas plus de valeur que tous ces objets que l’on jette, comme si rien ne comptait, comme si tout était éternellement remplaçable ? Après quel abîme court-on, que fuyez-vous donc, mes enfants ?

Madeleine secoue légèrement ses boucles blanches, son béret glisse un peu, elle se sermonne à nouveau. Allons, tu fais encore ta vieille bique. Elle sort un mouchoir en tissu de son sac, tamponne doucement son visage, essuie son nez, et soupire profondément. Je me sens si fatiguée, ce soir, que m’arrive-t-il donc ? Elle souhaiterait presque que l’autobus tombe en panne, pour qu’elle puisse rester le plus longtemps possible au fond de son fauteuil en attendant que le temps passe, que les minutes s’écoulent le long du sablier. Demain sera un autre jour, elle en est persuadée.

Chapitre 2

Léonie raccroche, exaspérée et triste à la fois. Elle tente vainement de refouler les larmes qui affluent. Pas ici, pas au travail. Elle termine sa période d’essai dans quelques jours, son contrat n’est pas encore signé. Elle n’a pas le droit de s’effondrer, même s’il est tard, et que rien ne l’oblige à rester au-delà des heures imposées.

Elle fixe son smartphone, l’air un peu hagard, comme si le père de son enfant allait se matérialiser sous ses yeux après l’avoir invectivée au sujet de Rose. Leur petite fille n’a que trois ans, elle s’en veut tellement de n’avoir pas su préserver son cocon, de ne pas lui offrir une famille solide, des frères et sœurs, un avenir tranquille et doux. Où sont donc passés ses rêves de gosse à elle ? Une grande maison remplie d’animaux et d’enfants, c’était le premier. Échec, au suivant.

La frimousse de Rose s’éclaire sur le fond d’écran de son portable, et cette fois les larmes trop longtemps contenues franchissent le barrage. Après tout, à cette heure-ci, plus personne ne la surprendra en train de pleurer comme une môme sur son ordinateur éteint, sur ses désillusions de femme, et sur sa culpabilité.

Le nom du dossier sur lequel elle appuie ses coudes disparaît dans un brouillard humide. Elle renifle, et sursaute lorsque sa porte s’ouvre. Les yeux floutés, elle reconnaît la haute silhouette de son patron, qui se fige légèrement.

– Pardon, je pensais que vous étiez partie. Je vous rends le courrier signé, vous pourrez tout envoyer demain.

Elle acquiesce en souriant bravement, totalement confuse. Avec un peu de chance, s’il est pressé, il n’aura rien remarqué. Elle doit paraître forte à tout prix, ce boulot est vital pour elle.

Mais la silhouette s’attarde.

– Léonie, un problème avec le travail ?

– Non, pas du tout. Je suis désolée, ne vous inquiétez pas, demain tout ira mieux.

Il l’observe quelques secondes, puis se rapproche de son bureau.

– Vous avez des soucis personnels ? Je peux vous aider ?

Léonie relève la tête, étonnée. Elle n’a plus du tout envie de pleurer. Est-ce qu’il s’inquiète sincèrement pour elle, ou bien est-il en train de regretter d’avoir investi sur une nouvelle recrue vacillante ? Elle termine à peine sa formation, et ses premiers chiffres sont encourageants, il n’a pas de raison de douter, sauf s’il perçoit des failles, comme ce soir.

Léonie se redresse, le menton fier, les yeux secs.

– Je vous assure que tout va bien, Monsieur. Vous n’avez pas à vous en faire.

Il sourit doucement, penche la tête vers elle.

– Alors tant mieux. Mais je vous conseille tout de même de passer par les toilettes avant de partir.

Il lui fait un clin d’œil et quitte son bureau. Interloquée, elle sort un petit miroir de son sac et soupire bruyamment. Quelle honte ! Son maquillage s’est totalement répandu sous ses yeux, les cernant de fumée. Sa bouille enfantine esquisse une moue de dépit, ce n’est pas l’image qu’elle souhaitait offrir d’elle à son supérieur. Au moment d’entrer dans l’ascenseur, elle le croise à nouveau et baisse les yeux, rougissante. Il s’adresse à elle avec gentillesse.

– C’est beaucoup mieux ! Bonne soirée Léonie, à demain.

La lourde porte battante du rez-de-chaussée se ferme sur elle en la poussant légèrement sur le trottoir, comme pour l’encourager à sortir plus vite encore. Elle se sentait pourtant bien avant que ce coup de fil ne vienne ruiner sa soirée. Elle prend goût aux challenges que lui impose ce nouveau travail. D’une nature entière, passionnée, Léonie n’envisage ni la médiocrité ni l’à-peu-près, et encore moins l’échec. Elle ressent la même exigence chez Olivier, son patron. Bien sûr, il est beaucoup plus âgé qu’elle, expérimenté et fort de compétences qu’elle ne maîtrise absolument pas. Il est donc primordial pour elle de ne pas le décevoir.

Lors de son entretien d’embauche, il ne lui a pas caché ses réticences, car il était bien spécifié dans l’annonce qu’il recherchait un agent qualifié. Mais Léonie y est allée au bluff, il a semblé apprécier sa franchise et son ardeur, et lui a donné une chance de prouver ce qu’elle avançait.

Jusqu’à ce soir, elle n’avait pas encore perçu chez lui de qualités humaines évidentes. Distant, barricadé derrière un masque de pouvoir nécessaire et inaccessible, Olivier se laisse parfois aller à des accès de colère froide, imprévisibles et effrayants, aussi la jeune femme reste-t-elle sur ses gardes.

Lorsqu’elle s’est effondrée, tout à l’heure, pensant être seule, elle s’attendait à tout sauf à une réaction de cet ordre. Il lui a semblé percevoir l’homme derrière la figure craquelée du grand patron. Peut-être se trompe-t-elle néanmoins, et dans le doute elle redoublera de vigilance. Les problèmes d’ordre personnel, quels qu’ils soient, doivent rester à la porte de cet immeuble, à tout prix. Son travail doit être son phare dans la tempête, son repère, le fil rouge de sa vie qui s’éparpille vers des horizons inconnus et terrifiants.

Son portable vibre dans sa poche, elle tressaille. Encore Thomas ? Combien de temps ce harcèlement va-t-il durer, comment va-t-elle supporter la pression malsaine qu’il lui impose depuis qu’ils sont séparés ? C’est si facile pour lui, il la connaît si bien ! Il sait où appuyer pour déclencher en elle un sentiment cuisant d’échec, et il s’en sert lâchement.

Elle donnerait tout pour Rose. Devenue mère presque par surprise, elle s’est laissée engloutir dans un océan d’amour pour sa petite fille. C’est pour elle qu’elle est restée avec Thomas. Jamais elle n’aurait accepté les errements de son compagnon sans la présence dans sa vie de ce petit être miraculeux sorti d’elle-même, un beau jour de printemps, ou plutôt une belle nuit.

Elle a appris sa grossesse tardivement, alors pourtant qu’elle prenait la pilule consciencieusement tous les soirs à la même heure, sans aucun oubli malencontreux. Elle a même eu des petites règles les deux premiers mois, des règles « anniversaires » a souri son gynéco.

Hormis une fatigue inhabituelle, mise sur le compte de ses études, aucun signe clair ne l’avait réellement alertée. Thomas lui a reproché cent fois son inconséquence, persuadé qu’elle l’avait fait exprès. Il lui a répété à l’envi que ce n’était pas le bon moment, qu’il n’avait pas de boulot, qu’ils étaient trop jeunes. Et puis il a commencé à sortir seul le soir, de plus en plus tard, de plus en plus souvent. Le peu d’intimité qu’il leur restait encore a volé en éclats le jour où Léonie a découvert une boîte de préservatifs entamée dans la doublure de sa sacoche. Une vallée de larmes a emporté ses derniers espoirs, même si Thomas n’a jamais voulu reconnaître les faits. Il lui a assuré que tout cela datait d’une relation précédente, mais cette version incertaine corroborait trop de détails inexpliqués sur lesquels la jeune femme doutait depuis déjà longtemps.

Son portable vibre à nouveau. Agacée, elle s’en saisit et se radoucit instantanément. C’est juste sa Madilou qui lui envoie un petit texto inquiet et affectueux.

Ma chérie, voilà plusieurs jours que je suis sans nouvelles de toi. J’espère que ton nouveau travail se passe bien, je t’embrasse très fort.

Pas un mot sur elle, mais Léonie se doute qu’elle doit avoir besoin de compagnie. Lorsque sa grand-mère la contacte ainsi, un peu tard, elle sait que la tristesse rôde. Il a plu aujourd’hui, elle est probablement restée enfermée, et pour Madilou une journée sans nourrir ses canards est une journée perdue.

Léonie sourit doucement en regagnant sa voiture, garée le long de la Place Ernest Granier. Quelques enseignes lumineuses éclairent encore la façade des immeubles sombres, les fenêtres des bureaux s’éteignent les unes après les autres. De rares véhicules la dépassent dans un chuintement mouillé. Elle frissonne un peu, et se réfugie tout contre ses souvenirs d’enfance en pressant le pas.

Combien de dimanches et de mercredis a-t-elle passés, sans compter les jours de vacances, en compagnie de sa grand-mère adorée ?

En premier lieu, c’est la douceur qui afflue lorsqu’elle convoque ces temps heureux. Une joue satinée, un peu usée, un baiser dans le cou, un regard débordant de tendresse, et puis les odeurs. La lavande sur un foulard soyeux, au creux des piles de draps, ou sur une savonnette à l’ancienne. La saveur inégalable de ses gâteaux, de son pain, de tous ces ingrédients que Madilou continue d’acheter au détail, chez les petits commerçants de quartier ou les producteurs locaux de qualité, quand eux-mêmes courent s’abrutir sous les néons des supermarchés anonymes.

Ce soir, Léonie envie sa grand-mère. Une vie simple, vue du haut de ses vingt-cinq ans, une vie naturelle et authentique, jusqu’au bout. Bien sûr, sa Madilou a eu son lot de drames, d’échecs aussi, mais elle a toujours rebondi, forte, souriante, optimiste. En tous cas c’est le visage d’elle que Léonie connaît, le seul qu’elle ait envie de voir. Le seul qui ce soir lui permette de croire encore un peu à une vie meilleure, un avenir plus clair que les brumes d’incertitude dans lesquelles elle se trouve empêtrée depuis qu’elle a quitté Thomas.

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