
Un roman atypique et prenant ayant pour décor la Bretagne profonde…
Hélène est une ado de seize ans dans les années 90 au Bois d’en Haut, petit village paumé du Finistère, où elle semble promise au même avenir étriqué que ses semblables ; elle a déjà presque la bague au doigt avec Yannick, l’autre enfant du coin, beau gosse chauvin qui les imagine déjà mariés et reprenant la pharmacie familiale. C’est également ce qu’espère la veuve Tanguy, marraine de Yannick et personnalité incontournable qui fait la pluie et le beau temps sur les habitants du bourg.
L’arrivée de Marguerite comme nouvelle professeure de littérature au lycée perturbe tout ce petit monde. Hélène en premier, qui se révèle si brillante dans cette matière qu’elle en devient sa petite protégée et s’introduira dans l’intimité de cette famille hors-normes en devenant la baby-sitter de Lilly, la fille adoptive de Marguerite et Raymond, écrivain célèbre en mal d’inspiration, dont la personnalité équivoque achèvera de troubler la quiétude d’Hélène.
On comprend néanmoins assez rapidement que l’arrivée de Marguerite, brillante universitaire parisienne, en ces terres reculées de la Bretagne, n’est pas le fruit du hasard.
Enfin, l’auteure nous renvoie dans le passé à la découverte d’Odette, dont le père médecin fit les beaux jours de la résistance contre l’ennemi allemand au Bois d’en Haut. Envoyée à Paris dans les années 40 après l’exécution de son père par les nazis, l’apprentissage de la vie par la jeune fille fut rude et amer.
Les destins de ces trois femmes volontaires et lettrées vont s’entremêler d’une manière pour le moins inattendue, et cet été-là révèlera à quel point la volonté d’émancipation, la quête identitaire ou encore le passage à l’âge adulte peuvent s’avérer violents malgré une certaine poésie de l’ensemble.