
Un livre choc sur une maternité contrariée par la quête identitaire de l’auteure, mais surtout par les représentations que s’en fait un certain modèle de la société contemporaine.
Constance Debré était une avocate mariée et mère de famille que rien a priori ne destinait à un destin chaotique. Et puis un jour, elle est partie pour mener une autre vie. Une vie que le père de son enfant juge toxique et inadaptée à celle de Paul, 8 ans. Après avoir lâché le barreau, elle décide de se consacrer à l’écriture, sans filet. Elle découvre qu’elle aime les femmes et multiplie les aventures sans lendemain, dormant chez l’une ou l’autre, squattant chez ses amis lorsqu’elle n’a plus de quoi payer son loyer, volant parfois de quoi se nourrir au Franprix, voyageant sans billet… Petit à petit, elle mue pour devenir celle qu’elle est réellement, au prix d’un sacrifice qu’elle n’avait pas envisagé : celui de sa maternité.
Malgré les ordonnances du juge et les rencontres médiatisées, son ex-mari s’oppose régulièrement au lien qu’elle tente de maintenir avec son fils. Entre douleur et renoncement, elle tente de s’adapter à la fragilité d’un lien désormais si ténu qu’il suffirait d’un rien pour qu’il se brise… est-ce grave? déchirant? le prix à payer pour sa liberté?
L’écriture crue et authentique de l’auteure retranscrit parfaitement la marginalité de ses choix, tout comme l’ascétisme de sa vie, de son apparence qu’elle cultive. Que l’on approuve ou non, elle s’en contrefiche, c’est aussi ce qui fait la force de ce livre court qui se lit d’une traite.