
Éblouissant. Cette fresque américaine sur l’histoire du Texas, depuis les affrontements sanglants avec les Indiens jusqu’aux premiers puits de pétrole en passant par la guerre de Sécession, qui s’étend sur trois générations et plus d’un siècle, m’a tenue en haleine d’un bout à l’autre malgré ses 800 pages…
Eli McCullough, surnommé « Le Colonel » est le patriarche de la famille. Profondément marqué par trois années de séquestration parmi les Comanches durant son adolescence, le jeune homme cherchera toute sa vie à retrouver ses marques parmi les siens et ne craindra pas de bâtir son empire sur les cendres de ceux qu’il écrase. Sa tyrannie révolte son fils Peter, dont les valeurs à l’opposé de celles de son père lui feront faire des choix définitifs.
Quant à Jeannie, la digne arrière-petite-fille d’Eli, elle tentera sa vie durant de s’affirmer dans un monde d’hommes et prouver qu’elle mérite la fortune dont elle hérite et qu’elle s’emploie à faire fructifier, sacrifiant elle aussi au passage sa vie privée.
L’ensemble fourmille de détails et ancre l’ouvrage dans une réalité si tangible que l’on se sent réellement en immersion dans l’histoire, y compris lors des massacres en tous genres (âmes sensibles s’abstenir, il y a dans ce roman un nombre de morts incalculable !).
Bref, une épopée magistrale sur la conquête de l’Ouest et sur l’histoire des États-Unis, lorsqu’un arpent de terre avait plus de valeur qu’une vie humaine et où le seul moyen de posséder quelque chose était de le voler à quelqu’un d’autre, qu’il fût indien, mexicain, espagnol ou confédéré… Le rêve américain passé au crible de la cupidité et de la sauvagerie humaines, magnifiquement conté à travers le prisme de trois personnages hauts en couleurs dont les destins se croisent et illustrent en partie les maux dont souffre la société américaine d’aujourd’hui.