
Une belle lecture sur cet éternel sujet de la déportation des juifs et ses innombrables répercussions sur les familles concernées, traité sous l’angle particulier de l’amour filial dans toutes ses dimensions.
Jean-Luc travaille à la SNCF sous les ordres des nazis lorsqu’il se blesse grièvement en tentant de saboter les lignes de chemin de fer. Cet incident lui permet de rencontrer Charlotte, une jeune fille de dix-huit ans qui travaille à l’hôpital durant la guerre. Tous deux partagent le même désarroi face aux occupants, surtout lorsque Jean-Luc découvre avec effroi les conditions inhumaines dans lesquelles sont entassées les familles juives dans les wagons à bétail.
Par une nuit terrible au cours de laquelle Jean-Luc est exceptionnellement réquisitionné, une jeune femme juive désespérée lui confie son nouveau-né sur le quai avant de disparaître dans le chaos. Leur échange n’a duré que quelques secondes, mais elle l’a supplié de sauver Samuel avec une telle ferveur que Jean-Luc obtempère et se démène pour cacher le nourrisson du mieux qu’il peut.
Il embarque Charlotte dans l’aventure et tous deux s’attachent profondément à ce bébé qui ne survit que grâce à eux. Ils s’exilent alors aux États-Unis et se comportent comme si Sam était leur enfant. À la fin de la guerre, persuadés de la mort de ses parents naturels en découvrant leurs effroyables conditions de détention, Jean-Luc et Charlotte n’imaginaient pas que neuf ans plus tard ceux-ci réapparaitraient.
Commence alors un long cauchemar pour chacun des protagonistes, ainsi qu’une belle réflexion sur la filiation, l’amour parental et l’adoption. L’auteur ne cède pas à la fatalité ni aux clichés et c’est ce qui rend l’ensemble crédible, toute la fin du livre nous tient en haleine et ouvre de belles perspectives sur la notion de parentalité et d’attachement à ceux qui vous ont élevés.
~ Parution 2021 ~