
Un roman fleuve sur l’épopée tragique du sida dans les années 80 à Chicago…
L’auteur nous introduit dans la vie de Yale, jeune galériste en début de carrière, qui assiste à l’enterrement de Nico, l’un de ses meilleurs amis et le premier d’une longue série au sein de la communauté gay américaine, décimée par cette maladie encore inconnue dont les traitements sont extrêmement chers et peu efficaces. C’est aussi le début des tests et d’un dilemme effroyable entre le faire ou non, car apprendre une séropositivité dans ces années-là équivalait à une condamnation à mort certaine et rapprochée.
Pour tenter d’enrayer l’angoisse et le risque mortel de la contamination, Yale et son compagnon Charlie se promettent d’être fidèles; la monogamie n’étant pas très répandue alors dans leur milieu, ils font figure d’exception. Charlie se montre extrêmement jaloux et possessif envers Yale, pourtant doux et sécurisant. L’évolution de leur histoire sera poignante et terrible.
En parallèle, nous suivons celle de Fiona en 2015 à Paris, petite soeur de Nico et véritable alliée de la bande d’amis durant toutes ces années. Son principal combat sera de retrouver sa fille, disparue après un passage dans une secte, et qui de manière inattendue lui permettra de renouer un fil avec ce passé omniprésent.
L’ensemble est très dense et fourmille d’anecdotes, de détails, d’évènements réels mêlés à la fiction, et j’avoue avoir alterné entre quelques longueurs (c’est un pavé 600 pages!) et des moments d’intense émotion.
C’est néanmoins un livre que je peux recommander comme riche et lucide sur une période que nous avons tendance à oublier, qui dénonce de manière utile les injustices du système de santé aux États-Unis ainsi que les discriminations en tous genres existant encore au sein de la société.