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Betty de Tiffany McDaniel

❤️ Coup de cœur pour ce roman à la fois enchanteur et tragique ❤️

C’est d’une plume authentique, poétique et crue que l’auteure nous emmène sur les traces de Betty Carpenter, la Petite Indienne. Sixième d’une fratrie de huit enfants, mais surtout fille de Landon Carpenter, Cherokee, et de Alka Lark, aussi blonde et blanche qu’elle-même a la peau foncée et les cheveux noirs et lisses hérités de son père, elle grandit bercée par la magie des histoires que lui raconte ce dernier, formidable conteur à l’imagination débordante et guérisseur aux multiples talents.

Mais nous sommes au début des années soixante dans l’Ohio et les familles mixtes sont considérées comme incarnant le péché, le mal ; l’ostracisme que Betty subit à l’école en est la parfaite illustration. Rejetés par leurs semblables, Betty et les siens n’ont pas leur place au cœur de la communauté de Breathed.

Entre la violence du monde extérieur et celle existant au sein de sa propre famille, la petite Betty apprend vite. Trouvant refuge dans l’écriture et les légendes de son peuple que lui transmet son père, elle encaisse les coups durs et transcende ses expériences pour les rendre supportables malgré l’horreur que certaines scènes nous inspirent.

La relation père-fille omniprésente dans cette œuvre est touchante et juste, le personnage de Betty inspiré de la mère de l’auteur est extraordinaire, et les secrets de famille révélés sont à l’image des monstres qu’elle abrite tels des serpents maléfiques…

Roman initiatique et lyrique à la fois, ce récit est un hymne à la nature, un chant d’humanité dont la lumière et la noirceur résonneront longtemps dans le cœur de ses lecteurs.

« Dans ses histoires, je valsais sur le soleil sans me brûler les pieds. Mon père était fait pour être père. »

« Il y avait des citrons accrochés aux érables, aux chênes, aux platanes, aux ormes, aux noyers et aux pins. Des arbres qui n’avaient bien sûr jamais porté des fruits aussi jaunes. Cette couleur ressortait sur leur branchage, et c’était si magnifique qu’il était difficile de ne pas penser que ces citrons étaient, en quelque sorte, des joyaux. C’était presque comme un rêve. J’ai eu envie de le savourer pleinement. J’ai caressé des yeux le contour des citrons. Le jaune, si éclatant sur le bleu du ciel. De bien des façons, ces petites boules jaunes ressemblaient à des fragments de soleil. Ils semblaient émettre leur propre lumière. »

« J’ai compris une chose à ce moment-là : non seulement Papa avait besoin que l’on croie à ses histoires, mais nous avions tout autant besoin d’y croire aussi. Croire aux étoiles pas encore mûres. Croire que les aigles sont capables de faire des choses extraordinaires. En fait, nous nous raccrochions comme des forcenées à l’espoir que la vie ne se limitait pas à la simple réalité autour de nous. Alors seulement pouvions-nous prétendre à une destinée autre que celle à laquelle nous nous sentions condamnées. »

« Je ne sais pas ce que tu en penses, mais moi je dis qu’un homme qui a dans la tête des cieux remplis des étoiles de ses enfants est un homme qui mérite leur amour. En particulier l’amour de celle qui avait le plus d’étoiles. »

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