
Je connaissais Frida Kahlo pour son œuvre et ses sourcils ^^, moins pour sa passion folle envers Diego Rivera, célèbre peintre muraliste mexicain dont la personnalité hors normes et le charisme subjuguent la jeune Frida et comblent son besoin d’admirer un homme au moins aussi excentrique et talentueux qu’elle.
Le parcours de la jeune femme est chaotique et semé d’épreuves. Déjà familière de la souffrance physique pour avoir contracté la polio à l’âge de six ans, elle atteint des sommets de douleur lorsqu’à dix-huit ans elle est victime d’un grave accident de tramway qui la laisse brisée en mille morceaux. Elle passe alors de longs mois alitée à tenter de se reconstruire, dans tous les sens du terme, et commence à peindre.
Sa rencontre avec Rivera semble être le point marquant de sa vie. Je ne connais pas assez l’artiste pour juger si le point de vue de l’auteure est le bon, à savoir si elle a réellement construit sa vie de femme, de peintre et de citoyenne autour de cette passion dévorante, mais quoi qu’il en soit l’influence du monstre sacré sur son existence est majeure.
La plume brillante et colorée de Claire Berest ainsi que la construction du roman, qui décline au gré des chapitres toute une palette de couleurs, rend un vrai hommage à la folie, l’énergie de vie, l’exubérance, le talent et les douleurs d’une femme qui a aimé éperdument, qui a souffert tout autant, et qui en a fait une œuvre d’art.
« Elle ne peint pas pour être aimée. Elle est transparente, c’est-à-dire qu’elle ouvre grand la fenêtre vers l’intérieur. »