
Lecture difficile et poignante, mais toujours nécessaire…
À mi-chemin entre roman et témoignage, tant il est soigneusement documenté, ce récit bouleversant relate l’histoire vraie de Dita, jeune fille de quatorze ans plongée dans l’horreur de la guerre et des persécutions, enfermée avec ses parents à Auschwitz en 1943. Le déclin a commencé insidieusement, lorsque de leur bel appartement au cœur de Prague ils ont dû migrer vers un quartier périphérique, puis vers le ghetto de Terezin, avant d’atterrir dans cet ignoble camp de la mort où ils découvrent les horreurs nazies.
Dita se lie d’amitié avec Fredy Hirsch, un homme jeune et fougueux qui profite de la présence inespérée d’enfants pour créer une petite école clandestine au sein des blocs. Quelques livres ont miraculeusement passé les mailles du filet, et sont confiés à Dita entre deux cachettes, ce qui la met potentiellement en danger si les gardes s’en apercevaient. Peu importe, elle prend à cœur cette mission comme si sa vie en dépendait. L’éducation, la culture et le rire persistent alors au milieu des cendres, comme de fragiles bougies dont la flamme vacille, parfois s’éteint mais cherche toujours à se rallumer. La seule chose que les allemands ne pourront pas leur voler, c’est l’espoir. Et il en faut pour survivre, de l’espoir et de la rage de vivre, lorsque tout s’effondre, lorsque des milliers de prisonniers sont envoyés à une mort certaine au vu et au su de tous, lorsque même les leaders de la Résistance au sein du camp flanchent les uns après les autres. L’arrivée des Alliés se fait tellement attendre que beaucoup n’y croient plus, et pourtant…
Dita Kraus, l’héroïne qui a inspiré ce roman, a aujourd’hui 93 ans et vit en Israël depuis 1949. Et elle aime toujours la vie.
« L’allumette craquée au milieu de la nuit continue de brûler. »