Blog littéraire

Autopsie d’un drame de Sarah Vaughan

Livre lu en apnée sur un sujet terrible mais qui ne pouvait que retenir mon attention étant donné qu’il m’arrive malheureusement d’y être confronté dans ma pratique professionnelle…

Liz est pédiatre aux urgences, et lorsqu’elle voit débarquer en fin de soirée son amie Jess avec sa petite fille Betsey, son cœur se serre. Le règlement de l’hôpital lui interdit de soigner sa famille ou ses amis, mais ce soir-là elle est seule médecin de garde encore disponible. L’inquiétude initiale face à l’état de santé de l’enfant cède assez rapidement la place au malaise et lorsque son chef de service irascible reprend le dossier, Liz est partagée entre culpabilité et abattement.

La petite Betsey va mal et sa mère a étrangement tardé à l’amener aux urgences. Apathique et grognon, on apprend qu’elle a vomi dans l’après-midi. Une grosse bosse un peu molle s’est formée à l’arrière de son crâne et l’IRM révèle un hématome important ainsi qu’une fracture crânienne.

C’est le début d’un long cauchemar pour tous les protagonistes de l’histoire. Jess est mère au foyer et considérée par tous ses amis et son mari comme une maman parfaite, attentive et disponible pour ses deux garçons et sa petite fille, venue sur le tard compléter leur famille. Mais sous la perfection apparente se cache une personnalité borde-line, Jess ne supporte pas l’imprévu ni le désordre et son dernier accouchement chaotique l’a plongée dans une réalité qu’elle peine à contrôler.  Betsey pleure trop, tout le temps… Ed son mari travaille quinze heures par jour et ne voit pas plus que les autres l’épuisement de Jess et son acharnement à maintenir l’ordre absolu dans la maison.

En parallèle, Liz est aux prises avec la fin de vie de sa mère, cette mère dure et colérique qui lui a fait vivre une enfance sous la menace permanente des coups et des reproches. Liz essaie de la comprendre, de lui pardonner, et déterrera malgré elle des secrets qui la terrasseront.

Le livre est très centré sur l’enquête sociale et policière ainsi que sur les liens existant entre tous les personnages, et le dénouement pas forcément celui qu’on attend, en tous cas les ressorts de la culpabilité maternelle, de la solitude profonde de certaines mères ainsi que les risques de la dépression du post-partum sont suffisamment bien développés pour que l’on referme le livre en se disant que tout est possible et qu’il ne faut décidément jamais se fier aux apparences…

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