
C’est l’histoire de Blanche Auzello, une jeune américaine fraîchement débarquée à Paris dans les années 30, dont le directeur du Ritz tombe éperdument amoureux. S’inspirant de l’histoire vraie de ce couple, l’auteure nous emmène dans le faste de cet hôtel mythique et somptueux, qui n’échappera pourtant pas à l’occupation nazie, devenant même le quartier principal des plus hauts dignitaires de l’armée allemande.
Le prestige et le luxe du Ritz n’empêcheront pas le personnel de subir le bruit des bottes et la présence odieuse de l’ennemi qu’ils doivent servir, quelles que soient leurs convictions. Chacun de son côté, Claude et Blanche Auzello agiront à leur manière, toujours dans le souci de préserver l’autre, à tel point que leur couple atypique en subira les conséquences. Mais leurs déceptions mutuelles, résultant des nombreux mensonges qu’ils se feront, céderont peu à peu à la place à une autre histoire, celle de leurs actions courageuses qui donnera un sens à leur vie malgré tous les manques, les regrets et l’absence d’enfants au sein de leur couple.
Plongés au cœur de ces années sombres, nous suivons l’évolution de Blanche, qui d’actrice sans talent frivole se mue peu à peu en une femme courageuse et intrépide qui assumera en fin de compte un lourd secret mettant en jeu sa vie. Le personnage du mari gagne également en profondeur au fil des années ; perçu au départ comme un homme assez peu sympathique et imbu de sa personne, il fait preuve de vaillance et d’humanité tout au long de l’occupation allemande, tout en continuant à assumer ses fonctions prestigieuses.
Le Ritz est un élément central du livre, longuement décrit et encensé, et force est de reconnaître que les coulisses de ce célèbre hôtel fréquenté par de non moins prestigieuses personnalités (Hemingway, Arletty, Coco Chanel…) restent assez fascinantes.
J’ai bien aimé ce roman, comme tous ceux qui traitent de cette période de l’histoire, pour son angle original et l’évolution de ses personnages.