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La révérence de l’éléphant de Laura Trompette

La révérence de l'éléphant par Trompette

Voici un livre tout en délicatesse et en retenue pour un thème fort et controversé. L’euthanasie est interdite en France mais à aucun moment dans ce récit je n’ai eu l’impression d’un débat ou même d’une revendication en sa faveur. La mort de Marguerite, 93 ans et atteinte d’un cancer incurable, semble inéluctable et presque dans l’ordre des choses ; aussi quand elle exprime le souhait d’en choisir le lieu et l’endroit, cela continue de nous sembler naturel.

Effectivement, tout le monde devrait pouvoir mourir ainsi, avec ceux qu’on se choisit, en douceur. Pour Marguerite ce sera auprès de son petit-fils Emmanuel qu’elle a élevé, en Tanzanie sous les étoiles, sur la terre d’adoption que ce dernier s’est choisi. Photographe animalier et vieux loup solitaire, il défend à sa manière le royaume des éléphants, derniers représentants majestueux des plus grands mammifères vivant sur cette terre et malheureusement en concurrence de plus en plus féroce avec les hommes. Telle une ode à la nature et à la préservation du vivant, l’auteure nous emmène en Afrique et nous rappelle l’urgence d’agir pour que les éléphants ne donnent pas, malgré eux, leur dernière révérence.

En parallèle, nous faisons aussi la connaissance de Roxanne, jeune femme de 35 ans en quête d’elle-même après des années passées à exercer en tant que joueuse professionnelle de poker. Sa rencontre avec Emmanuel sonne non comme une intrigue mais plutôt comme une douceur annoncée, la promesse de lendemains plus heureux sous la bénédiction de leurs grands-mères Paulette et Marguerite, là-haut dans les étoiles.

Un voyage tendre et réaliste, que j’ai beaucoup aimé.

« Certains ont, dans leur portefeuille, des photos d’enfants serrés contre leur cœur. Lui, il a cette terre, dont il est le fils adoptif et qui inonde ses pellicules. Cette terre, ses habitants et ses animaux, qu’il participe modestement à préserver depuis des années. »

« L’amour, en tout temps et en tout lieu, a toujours été une sève communicative. Il a un don pour – même par procuration – panser les plaies d’un cœur qui se croyait atrophié. »

« Si le nombre d’années inscrites au compteur de chacun est une réalité, ça ne pèse pas lourd face à l’évidence d’une rencontre. »

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