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Le livre de Yaak de Rick Bass

Le Livre de Yaak

Vibrant plaidoyer envers la nature, ce livre est un peu le coup de poing que l’auteur aimerait donner en vrai à tous ceux qui massacrent sa vallée et à ceux qui ne la défendent pas malgré ses innombrables appels à l’aide.

Il n’y a pas de petit combat et la vallée du Yaak dans le Montana, en frontière du Canada, en est un qui mérite de s’y pencher. Scientifique non pas repenti mais désormais ouvert à ce qu’il appelle l’art, Rick Bass est tombé amoureux de cette vallée sauvage où vivent encore en harmonie les grizzlis, cerfs, élans, coyotes, chouettes et tant d’autres alors que grandit la menace de l’Homme. L’homme et ses compagnies forestières dévorantes qui détruisent le cœur des forêts avec leurs coupes à blanc, l’homme et ses routes qui quadrillent la montagne comme autant de cicatrices indélébiles au sein d’une végétation riche à en couper le souffle, dotée d’une intelligence particulière issue de la nuit des temps et que nous bravons du haut de notre arrogance et de notre petit siècle d’industrialisation.

Que sommes-nous face à la puissance de cette saisonnalité qui s’essouffle, de ces arbres vieux de mille ans qui savent se régénérer sans que l’homme intervienne, de cette régulation naturelle perturbée par l’intervention de l’humain qui veut avant tout profiter maintenant, tout de suite …

Éternelle rengaine d’un écologiste de plus ? Non, bien au contraire. La sincérité et l’authenticité de ce témoignage magnifique renforce plus encore la conviction ancrée en moi de préserver cette nature merveilleuse que nous bafouons tous les jours, tous autant que nous sommes, à des degrés divers.

« Est-il excessif de croire que le pouls de notre sang et de nos émotions s’accorde au rythme brut des jours ensoleillés, en cette vallée où de brefs étés aux longs jours sont suivis de longs hivers aux jours brefs ? Qu’il s’accorde aux variations de la lumière en ces étranges forêts, voire au son des rivières, un lieu et une musique qui existent depuis toujours et qui reflètent les sons et les rythmes de notre âme ? »

« Les rythmes sanguins de la terre qui persistent dans nos veines, comme ceux des mers et des océans d’autrefois, affirment, face aux forces instables qui opèrent à notre détriment, qu’il nous faut nous reconnecter à des rythmes stables et naturels. »

« Nous disposons de si peu de temps sur Terre. Qui, parmi nous, refuserait de faire ce qui est juste ? »

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