Blog littéraire

Les enfants véritables de Thibault Bérard

Les enfants véritables par Bérard

Quel joli livre sur tous les liens filiaux possibles, les « véritables » et les autres, ceux que l’on construit, que l’on invente, qui se tissent au fil des jours et des petits événements de la vie quotidienne.

J’ai été très touchée par cette lecture tout en délicatesse, dans laquelle nous découvrons d’abord le papa extraordinaire de Cléo, petite fille de 8 ans qui traverse la vie en douceur grâce à cet artiste des montagnes hors normes qui élève ses trois enfants seul sans faire de distinction entre eux. Pourtant, César l’aîné est adopté et Solène la cadette est le fruit défendu que sa femme a eu avec un autre avant de mettre les voiles une fois de plus. Il explique donc à Cléo que même si elle est effectivement la seule « enfant véritable » du trio au sens biologique du terme, ce sont bien ses trois enfants qui rendent sa vie plus belle et lui donnent un sens et une direction.

Quand Cléo devient une jeune femme, elle tombe amoureuse de Théo, un homme déjà père qui vient de vivre le drame de perdre sa femme d’un cancer. Alors même si elle a terriblement peur d’être maladroite avec les deux jeunes enfants de Théo et qu’elle redoute d’endosser le rôle d’une « marâtre », elle part à l’assaut avec son cœur et toutes ses tripes.

L’ensemble forme une fresque familiale contemporaine très émouvante, très juste, qui ne sombre jamais dans le sentimentalisme.

Merci à la box Lumières pour cette jolie découverte !

« Les erreurs d’estimation, on les fait seul. Nos sources noires ne sont qu’à nous, elles sont incommunicables. La chute, en revanche, on peut l’affronter à plusieurs. Et l’unique chose à faire, quand l’un des nôtres est frappé, c’est d’être là, avec lui ; pour lui. Si possible à plusieurs, et si possible soudés ensemble afin de faire bloc, de composer une masse de granit assez solide pour offrir une prise à celui qui dérape. »

« … être une maman, c’est certainement être là, avant tout ; mais parfois, c’est aussi ne pas y être, pour laisser à l’autre le temps de trouver sa place. C’est aussi s’employer à ne pas être uniquement une maman. »

« ‘- Bravo, Maman !’ Je ne sais pas lequel a crié ça ; leurs trois voix, indistinctes, se fondaient en une seule dans mon esprit chahuté de bonheur. »

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