
Découvrir un nouveau livre d’Agnès Ledig, c’est comme ouvrir sa boîte de chocolats préférés… une délicieuse gourmandise qui nous procure un plaisir assuré ! Et c’est une grande fan de chocolat qui vous le dit ! 😉
Telle une jolie araignée qui tisse sa toile d’or fin, l’auteure pose d’abord les jalons et campe ses personnages dans leur histoire, leur présent et les mystères de leur passé. On s’attache très vite à eux et on cherche à deviner quels sont leurs tourments et leurs secrets. Édouard d’abord, ce cinquantenaire prévenant envers sa femme qui pourtant la plante sur le parvis d’une gare pour fuir sans préméditation aucune en compagnie d’une vieille romancière anglaise qui lui fera découvrir son havre de paix au cœur de la forêt de Brocéliande. C’est dans ce gîte aux allures de refuge qu’Édouard fera la connaissance de Gaëlle et son fils Gauvain, muet depuis l’âge de 5 ans, mais aussi d’Adèle, belle jeune femme secrète et tourmentée, de Raymond, le vieux voisin plein de sagesse, et de Platon bien sûr, ce chat si intelligent qui observe sans relâche les agissements des protagonistes de l’histoire.
J’ai lu tous les romans d’Agnès Ledig, j’aime la poésie de sa prose et ce regard si profondément humain qu’elle pose sur ses semblables, cette sensibilité à fleur de peau comme un trait d’union entre les hommes et la nature. Et à chaque fois je retrouve ce sentiment de paix, de bien-être, une respiration au milieu du chaos.
« Adèle avait cette chance de pleurer sans laisser de trace. Comme si ses yeux étaient désengagés du chagrin. »
« Sous peine de perdre de leur charme, certaines petites choses de la vie se devaient d’être aussi immuables d’un soleil qui se lève chaque matin à l’est. »
« Elle s’installa contre lui comme une souris dans son nid d’herbes sèches, roulée en boule pour garder la tiédeur rassurante de son ventre de mère et s’envelopper de muscles et de chaleur humaine. »
« Ce livre est né de ma tendresse pour les arbres et de la certitude que l’Amour est notre sève humaine, celle qui nous permet de grandir même si l’on s’effeuille, de renaître même si l’on subit la foudre, de vieillir en s’enracinant dans la vie de plus en plus profondément, et de résister ainsi aux vents violents. »