Blog littéraire

La Vraie Vie de Adeline Dieudonné

La Vraie Vie par Dieudonné

♥ Gros coup de cœur pour ce livre bouleversant !! ♥

Entre un père chasseur de gros gibier ultra violent et une mère aussi effacée qu’une amibe, la jeune narratrice âgée de 10 ans ne trouve de réconfort qu’auprès de son petit frère Gilles, ses six ans et son rire plein de dents de lait qu’elle aime tant provoquer. Ensemble, ils ont moins peur et parviennent à s’évader dans un monde acceptable.

Mais dans ce vieux lotissement, un drame se produit devant les enfants, choquant le petit Gilles au point qu’il ne parvient plus ni à parler ni à rire, devenant comme absent de lui-même. Il change tant que sa sœur ne vit plus que dans l’espoir d’inventer une machine à remonter le temps pour effacer cet accident de leur mémoire.

Lorsqu’elle réalisera que ce projet est impossible, elle construira son « royaume » autrement, à la fois pour échapper aux griffes de son père et pour ramener son petit frère à la vie. Nous la suivons alors jusqu’à ses 15 ans, le cœur serré d’angoisse et de compassion, admiratifs de cette force intérieure qui la pousse à se dépasser pour entrer à pieds joints dans la « vraie vie ».

Un roman d’apprentissage sur fond de cruauté et d’espoir, d’une densité à couper le souffle, si juste, profond et authentique dans la restitution des émotions de sa jeune héroïne qu’il m’a fait plusieurs fois monter les larmes aux yeux…

A lire absolument ! En une soirée pour moi 😉

« Tout me semblait irréel. Le jardin, la piscine, le romarin, la nuit qui tombait. Ou plutôt, nimbé d’une réalité nouvelle. La réalité sauvage de la chair et du sang, de la douleur et de la marche du temps, linéaire, impitoyable. Mais surtout, la réalité de cette force que j’avais entendue rire quand le corps du vieux s’était effondré. Ce rire qui n’était ni en moi ni à l’extérieur. Ce rire qui était partout, en tout, comme cette force. Elle pouvait me trouver n’importe où. Nulle part où me cacher. Et si je ne peux pas me cacher, rien n’existe. Rien d’autre que le sang et la terreur. »

« Il y a des choses qu’on ne peut pas accepter. Sinon on meurt. Et je n’avais pas envie de mourir. »

« Puis, sous ses gros sourcils, il a fait quelque chose de curieux. Il n’a pas bougé. Et, en même temps, il m’a prise dans ses bras. Avec ses yeux. »

« J’ai fait un effort pour pleurer, je sentais que c’était nécessaire, un réflexe de survie. Je donnais de grands coups de pioche pour dégager ma source intérieure. Je n’ai pas eu besoin de creuser longtemps. Les larmes ont jailli en un déluge salé sur mon oreiller. »

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