
Un livre comme un cri, pour réveiller les hommes et les jeter hors d’une vision étroite de l’existence qui les mine lorsqu’ils atteignent l’âge adulte. Les désillusions sont rudes, alors la colère gronde.
Nous sommes en pleine révolte des gilets jaunes, la France d’en bas se soulève, réclame des comptes et la justice sociale à coups de barricades sur les ronds-points et de manifs destructrices.
Et au milieu, deux enfants purs tentent de s’extraire de cette folie des hommes. Geoffroy est un être à part et sa différence résonne comme un espoir. C’est ce qui fait toute la force de ce livre et qui lui donne sa beauté. Au lieu de victimiser un enfant harcelé, inadapté, l’auteur s’empare de ses richesses et nous les offre en cadeau. Djamila, une belle jeune fille aux yeux verts véronèse, s’éprend de ce garçon étrange qui la rassure et l’apaise. Deux âmes pures qui tentent de s’extraire ensemble de la violence insoutenable des agressions et de la stigmatisation.
Une belle leçon d’amour maternel aussi, sans conditions, immense, aussi beau que le monde est fou. Le père de Geoffroy à l’inverse devra cheminer avant d’accepter son enfant différent. Il usera sa colère sur fond de revendications sociales et finira peut-être par comprendre que l’essentiel est ailleurs. Dans les yeux de son fils ?
La plume de Grégoire Delacourt est toujours aussi percutante et vive, les phrases courtes claquent et nous emportent… j’ai été extrêmement touchée par cette histoire, que je vous recommande chaudement.
« Geoffroy aimait mille, dix mille morceaux d’elle. Le tout, c’était impossible puisqu’il ne percevait pas la beauté d’un ensemble. Djamila adorait être comme un puzzle à ses yeux. Cela rendait chaque millimètre d’elle infiniment plus précieux. »
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