
Un beau livre original et fantasque, comme Louise, artiste peintre loufoque convaincue qu’il faut continuer à danser, sourire et colorer le quotidien malgré son Honey Pops comme elle le surnomme, autrement dit son cancer des poumons qui la grignote jour après jour, au grand désespoir d’Adrien, son amoureux éperdu aussi raisonnable et rangé qu’elle est anticonformiste et joyeusement chaotique.
L’union de ces deux-là fait partie des arcs-en-ciel que la vie propose. À l’aide d’une plume riche et d’images contrastées, l’auteure nous ouvre la porte de l’univers d’un couple résolument atypique. Poétique et tendre, ce texte aborde avec finesse et originalité des thèmes universels, la vie, la maladie, l’amour, l’absurdité d’un certain monde du travail…
Le rapport à la mort quant à lui est dessiné de telle sorte que malgré sa dimension dramatique, grâce à l’amour, elle devient – un peu plus – acceptable. Peut-être.
« Il s’approcha de son visage, la flaira à coups d’inspirations brèves et saccadées, l’odeur de sa peau inchangée, le velouté du derme aussi régulier qu’une surface aqueuse, le dos bombé de l’océan quand l’aube débarque sa lumière. »
« Alors, se tatouer ainsi, en lieu et place de ses anciens cheveux, une panoplie botanique inspirée de ses souvenirs d’enfance, et la partager avec des mouflets du bout d’un pastel lui offrait la certitude qu’au caractère insensé du cancer se mêlait aussi de la joie. »
« On dirait qu’il devient comme Louise, et puis comme lui aussi, chacun à un moment de sa vie, destiné à ne plus tourner très rond ou à tourner autrement, il y a tant de manières de tracer des cercles. »