
Totalement charmée par la plume tendrement mélancolique de Mélissa Da Costa, qui possède un talent fou pour nous immerger délicatement dans l’univers de ses personnages par petites touches subtiles, comme un peintre impressionniste.
Le deuil est un sujet ultrasensible, surtout lorsqu’il concerne des sujets très jeunes comme c’est le cas ici. Amande s’apprêtait à devenir maman lorsqu’une double tragédie la frappe et la met à terre. Ne vous laissez pas effrayer par ce thème, car il n’y a aucun voyeurisme dans la manière dont il est traité, aucune sensiblerie, au contraire l’auteure réalise la prouesse de célébrer la vie malgré tout avec une justesse rare.
Nous suivons pas à pas Amande dans l’année qui suit la fin de son monde d’avant, nous trébuchons avec elle, nous espérons, nous retenons notre souffle…
Il y a quelque chose d’universel et de sacré, de sage presque dans Les lendemains, ce roman qui est tout sauf du feel good pour moi. Il n’en a ni la légèreté ni l’optimisme à tous crins et pourtant il fait tant de bien. Je lui ai trouvé un petit air de Changer l’eau des fleurs de Valérie Perrin et c’est un sacré compliment car j’avais vraiment adoré ce livre.
Une respiration dans le ciel encombré de nos vies, une invitation à faire une pause, une vraie, à se reconnecter à nos origines et aux racines du monde. Sous couvert de résilience, il s’agit pour moi d’un vrai questionnement, d’une invitation sensible et authentique à la réflexion, au retour sur soi, sur sa vie, à ce que l’on souhaite vraiment.
J’ai même préféré ce livre au best-seller Tout le bleu du ciel de la même auteure, que j’avais aimé bien sûr mais j’ai trouvé l’écriture ici beaucoup plus fluide et l’ensemble encore plus harmonieux.
Un vrai coup de cœur ♥
« J’ai été prise d’une urgence ce soir. La pleine lune. Un besoin de célébrer. Un besoin de sacré. Anne avait raison, bien sûr. Mais je n’ai pas besoin d’église, ni de prières, ni de chapelet pour célébrer mes morts. J’ai un saule pleureur qui porte le nom d’un défunt, un chat qui m’a adoptée, et des bougies que j’ai moulées moi-même. J’ai la pleine lune et la brise aussi, car sans elle les bougies ne valseraient pas… Et nos ombres alors… ? »
« Je suis bien ici. C’est ce que je dis à ma mère. Je ne lui dis pas que ce n’est pas juste une maison, mais que c’est un univers à part que je me suis construit, un univers fait de couleurs dans les arbres, de bougies à la pleine lune, d’un pin sacré et de petits rites mortuaires joyeux. Je ne lui dis pas qu’ici, tout ce que je fais est chargé de sens : les rituels pour mes morts et la vie que je fais naître dans mon jardin comme l’ont fait les hommes pendant des millénaires avant moi. »
Belle découverte pour ma part 🙂 hésites pas à venir faire un tour sur mon site Intel-blog.fr et à t’abonner si ça te plaît 🙂
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