Inspiration contemporaine des Liaisons Dangereuses de Laclos, ce roman épistolaire est à la fois surprenant et désenchanteur, en prenant un peu de recul…
Camille et Julien sont de brillants élèves issus de la grande bourgeoisie parisienne, cyniques et orgueilleux à souhait. Ils décident de se désigner mutuellement des « proies » dont ils se moquent allègrement en leur faisant croire à l’amour pour mieux les rejeter ensuite. Sachant qu’à cet âge-là l’estime de soi est encore fragile, le tout est à prendre avec des pincettes… Les échanges sont brillants et souvent drôles mais la personnalité des deux protagonistes reste tout à fait détestable, on adhère ou pas.
Se jouer des sentiments d’autrui et flirter sans cesse avec la manipulation et la perversité semble être leur principale occupation et peu à peu ces « partenaires de crime » se prennent tant à leur jeu qu’ils ne parviennent plus à y mettre un terme. Cependant à trop jouer avec le feu on se brûle et ils n’échapperont pas à la règle.
J’ai beaucoup aimé toutes les références aux prépas littéraires (sûrement parce que mon fils est cette année en khâgne !!), ça sent le vécu… cela dit le portrait que l’auteure dresse ici de la future élite française n’est pas très reluisant ! Si vous aimez et recherchez les valeurs humanistes, passez votre chemin… sinon prenez ce livre au second degré et amusez-vous, en vous arrêtant toutefois un peu avant la fin 😉
« Je vous souhaite un joyeux anniversaire Marquise de mon cœur. Que cette année voie notre amitié grandir et s’étendre, et vos amours se parer de toutes les couleurs de la perfidie. »
« Savez-vous, Vicomte, que votre lettre est d’une insolence rare ? Posons des bornes. Sachons où nous allons, William est votre ami dites-vous. Seriez-vous prêt à nous le sacrifier ? Ne parlons pas d’amour, le premier amoureux a perdu. »