J’ai lu ce petit livre au départ simplement pour me documenter en vue de mon prochain roman (dont j’ai enfin repris l’écriture après l’espèce de sidération corona qui m’avait coupé toute envie de lire ou d’écrire… il semblerait que ça revienne doucement, ouf 😉 !) et je ne pensais pas en parler parce que je n’avais pas prévu qu’il me plairait autant ! Kessel écrit si bien, au-delà de mon intérêt pour le fond sincèrement c’est un petit bijou de littérature.
C’est donc l’histoire d’un jeune journaliste qui rêve en 1923 de rejoindre la Volga et qui au cours de son périple se retrouve coincé en Lituanie où son visa pour la Russie se fait attendre. Il rencontre alors des Russes exilés, des socialistes révolutionnaires, une belle Tzigane et une jeune femme mystérieuse qui rêve de connaître Paris… C’est foisonnant, original et l’ensemble apporte un vrai regard sur l’Histoire du monde des années 20. Un siècle déjà!
« Je regardais à peine le paysage à travers la vitre contre laquelle crépitait une pluie d’automne. Le miracle était à l’intérieur, dans cette boîte close, vernie et capitonnée et dans les battements de mon cœur fondus aux halètements de la bête métallique qui m’emportait, m’emportait… »
« Il n’arrive rien de fabuleux ni de fantastique du moment que tu cherches, que tu veux. C’est, en général, dans les minutes vides, vacantes que le destin se montre ».
Victoire Sentenac 