Les premières pages de ce livre m’ont stressée ! Un jeune français de 11 ans dont la mère se volatilise en plein Buenos Aires et qui erre en s’accrochant aux laissés-pour-compte qu’il rencontre sur son périple… j’avoue avoir continué ma lecture avant tout pour savoir ce qu’il adviendrait de lui !
Les descriptions sont foisonnantes, fouillées, emplies de détails qui sentent le vécu, et en cela ce livre est une belle évasion. L’écriture est fluide, le personnage de Lucien attachant. Je me suis tout de même demandé s’il était vraiment crédible qu’un enfant si jeune s’acclimate aussi rapidement aux codes de la rue et fuie l’aide des adultes qui auraient pu le sortir de là (la police, l’hôpital…), leur préférant la compagnie d’un mendiant, de gamins des rues ou de prostituées, voire même la solitude et les menus larcins pour subsister.
Pourquoi Lucien choisit-il l’ombre et la clandestinité ?
La suite du livre est un peu moins oppressante avec l’arrivée de Arrigo qui prend le jeune garçon sous son aile tout en l’initiant à la botanique.
À partir de là, on rentre vraiment dans une dimension de récit initiatique et l’univers s’éclaircit, même si tout n’est pas simple, loin de là.
On comprend mieux également au fil des pages pourquoi Lucien n’a pas immédiatement cherché sa mère par les moyens « officiels ». Son parcours est chaotique, sa mère une énigme.
Ce livre reste pour moi une belle découverte, j’avoue m’être immergée sans peine dans le parcours atypique du jeune Lucien alias Lucio qui nous réserve bien des surprises.
« Subitement, je l’ai vue. La mer. Brun clair. La terre ferme s’arrêtait quelques mètres plus loin dans les joncs, puis l’eau recouvrait l’infini, se mêlait au ciel. C’était peut-être ça, le bout du monde. Et c’était magnifique. »