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Peindre la pluie en couleurs de Aurélie Tramier

Une lecture traitée sous un angle léger pour un sujet qui ne l’est pas du tout …

Eliott et Léa voient leur vie basculer en ce dernier jour de centre aéré. Leurs parents sont très en retard, et pour cause, le ballet d’ambulances qu’ils entendent passer au loin tentera vainement de ramener à la vie le couple parental dont la voiture a terminé sa course contre un platane.

Orphelins du jour au lendemain, les enfants âgés de dix et six ans se voient confiés à leur tante Morgane, la soeur aînée d’Emilie qui en a émis le souhait juste avant de mourir. Mais voilà, à part son chien Snoopy, Morgane n’aime pas grand monde malgré son métier de directrice de crèche. Solitaire et craintive, cette trentenaire blessée se retranche depuis des années dans une vie monacale et ne supporte pas le désordre que provoque le surgissement de ses neveux dans sa vie et son appartement bien rangé, sans omettre le chagrin immense que lui a causé la perte de sa petite sœur, le conflit larvé qui l’oppose à sa mère n’arrangeant rien non plus.

Conté du point de vue tantôt d’Elliot tantôt de Morgane, le quotidien de ces trois êtres malmenés se dessine page après page, résolument optimiste et dans une veine feel good et humoristique à laquelle on ne s’attend pas forcément compte tenu de la thématique de départ.

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Mamma Maria de Serena Giuliano

Une lecture légère, sans prise de tête, comme une fenêtre ensoleillée sur un petit village de l’Italie du Sud qui résiste à l’individualisme ambiant.

Après une déception amoureuse à Paris, Sofia revient vivre dans son village natal et retrouve avec bonheur les personnes et les lieux qui ont marqué son enfance. Entre parties de scopa endiablées, limoncello et ambiance musicale au bar de Maria, elle se demande comment elle a pu rester si longtemps loin de ses racines italiennes.

L’ambiance bon enfant est à peine troublée par un événement qui monopolisera le vieux Franco, mais aussi Sofia et bientôt l’ensemble des compères siégeant au bar toute la journée. Nous suivons leur quotidien sans trop d’inquiétude, car malgré quelques thèmes difficiles, comme le problème des migrants ou la montée du fascisme en Italie, l’ensemble reste pétri de bons sentiments et se termine comme doit se terminer un bon roman feelgood…

Pour ma part, j’avais préféré Luna de la même auteure, tout aussi distrayant mais plus décapant dans mon souvenir ! Mais ce n’est que mon avis 😉

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La mémoire de l’eau de Miranda Cowley Heller

De toute beauté. Voilà un livre digne des grands auteurs américains, à la fois si réaliste, ancré dans une matérialité qui en densifie le climat, et hanté par un cheminement personnel, celui d’une femme sensible et forte confrontée à un choix fondateur, presque identitaire.

Ellie est en vacances au Cap Cod avec son mari et ses enfants, au sein de la maison familiale dans laquelle elle passe tous ses étés depuis l’enfance. Elle est bouleversée. La veille, lors d’une soirée un peu arrosée en compagnie de leurs familles respectives, elle a fait l’amour avec Jonas, son meilleur ami amoureux d’elle depuis leur adolescence. Leurs liens sont forts et précieux, la passion physique si longtemps contenue les déborde, mais Ellie aime profondément son mari Peter et tente de résister à ce tsunami qui menace de l’emporter.

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L’enfant du train de Ruth Druart

Une belle lecture sur cet éternel sujet de la déportation des juifs et ses innombrables répercussions sur les familles concernées, traité sous l’angle particulier de l’amour filial dans toutes ses dimensions.

Jean-Luc travaille à la SNCF sous les ordres des nazis lorsqu’il se blesse grièvement en tentant de saboter les lignes de chemin de fer. Cet incident lui permet de rencontrer Charlotte, une jeune fille de dix-huit ans qui travaille à l’hôpital durant la guerre. Tous deux partagent le même désarroi face aux occupants, surtout lorsque Jean-Luc découvre avec effroi les conditions inhumaines dans lesquelles sont entassées les familles juives dans les wagons à bétail.

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Le cerf-volant de Laetitia Colombani

Dans la veine de La tresse, l’émotion en moins en ce qui me concerne, ce roman sur l’éducation des petites filles en Inde ne m’a pas touchée comme je l’espérais…

Après avoir vécu un drame personnel, Léna décide de s’exiler quelques temps en Inde afin de couper les ponts avec son ancienne vie et les souvenirs qui la font tant souffrir. Elle choisit délibérément un petit village loin des clichés touristiques des agences de voyage afin de s’immerger dans la vie des locaux et s’éloigner le plus possible de ses schémas de vie habituels, même si la peine n’est jamais très loin.

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Ce que le jour doit à la nuit de Yasmina Khadra

Quel beau livre, si bien écrit, enchanteur et tragique à la fois, comme beaucoup de récits mêlant l’orient et l’occident…

C’est l’histoire de Younes, alias Jonas, dans l’Algérie rurale des années trente. Son père vient de perdre sa ferme, son dernier espoir d’être un homme bien, un homme qui prend soin de sa famille. Rejoignant la ville pour ne pas mourir de faim dans une campagne devenue hostile, le père de Younes emmène sa femme et ses enfants se réfugier dans un ghetto d’Oran, où ils ne trouvent que la misère, la crasse et la violence. L’oncle de Younes propose alors de donner sa chance à ce neveu tombé du ciel, lui qui n’a pas d’enfants, et l’intègre à une vie privilégiée en lui permettant de faire des études et de côtoyer une population favorisée. Younes devient Jonas et ses yeux bleus lui permettent de se fondre au sein des riches quartiers occidentaux, même si ses proches savent qu’il est arabe.

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Neuf parfaits étrangers de Liane Moriarty

Réjouissant ! Comme à son habitude, l’auteure nous embarque immédiatement dans la vie de ses personnages, leurs joies et leurs misères, avec un sens de la dérision et une vivacité qui rendent son récit addictif.

Frances est une auteure à succès de romans à l’eau de rose, dont le dernier livre vient d’être refusé par sa maison d’édition pour manque de modernité ; ce revers plus une ménopause envahissante rendent le cap des cinquante ans difficile, d’autant plus qu’elle n’a pas d’enfants et vient d’être victime d’une arnaque sentimentale sur internet.

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Le silence du phare de Jean E. Pendziwol

C’est un beau dépaysement que nous offre ce livre, tant par les lieux décrits que par l’époque choisie ou la vie de ses protagonistes.

Au cœur des années vingt, Andrew Livingstone est le gardien du phare de Porphyry, sur l’immense Lac Supérieur en Ontario. Son épouse Lil y met au monde leurs quatre enfants, lesquels grandissent librement au cœur d’une nature époustouflante, suivant le rythme des saisons et des obligations professionnelles de leurs parents qui se relaient pour que fonctionne sans relâche le fameux phare.

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Il nous restera ça de Virginie Grimaldi

C’est léger, frais, distrayant, bref conforme à ce que l’on attend de « la romancière française la plus lue » reine du feelgood mais sans niaiserie et avec cette touche d’humour façon autodérision qui la caractérise.

Il s’agit ici d’une rencontre entre trois êtres humains qui a priori n’auraient jamais du se croiser : Jeanne, 74 ans qui ne se remet pas de la mort de Pierre, son époux et grand amour de sa vie, Iris, trentenaire perturbée par le tour inattendu que prend son existence, et Théo, 18 ans, qui rame pour obtenir son CAP de pâtisserie et sortir définitivement de la case foyer de l’enfance et toutes les casseroles qui vont avec.

L’alchimie se produira rapidement entre ces trois générations qui cohabiteront à la faveur de circonstances fortuites et apprendront à se connaître, à se respecter, à s’entraider, et petit à petit à s’aimer.

L’ensemble est sans prétention, les personnages parfois un peu caricaturaux, mais la tendresse de l’auteure à leur égard est telle qu’on se laisse prendre gentiment au jeu, bref un livre qui fait du bien si vous avez un petit moral et envie de vous détendre sans prise de tête 😉 .

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Les optimistes de Rebecca Makkai

Un roman fleuve sur l’épopée tragique du sida dans les années 80 à Chicago…

L’auteur nous introduit dans la vie de Yale, jeune galériste en début de carrière, qui assiste à l’enterrement de Nico, l’un de ses meilleurs amis et le premier d’une longue série au sein de la communauté gay américaine, décimée par cette maladie encore inconnue dont les traitements sont extrêmement chers et peu efficaces. C’est aussi le début des tests et d’un dilemme effroyable entre le faire ou non, car apprendre une séropositivité dans ces années-là équivalait à une condamnation à mort certaine et rapprochée.

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